samedi 25 avril 2015

Je suis de la mauvaise herbe

Je suis d'la mauvaise herbe, braves gens, braves gens 
c'est pas moi qu'on rumine et c'est pas moi qu'on met en gerbe.
Mon frère m'a envoyé cette image il y a peu
J'en ignore la source.

Ce que j'aime dans mes activités fibresques, c'est qu'elles s'inscrivent dans une tradition. Je tricote comme ma Maman m'a appris (ou presque), comme sa Maman lui avait appris. Quand je sors le fuseau, le rouet, le métier à tisser, je voyage dans le temps. J'utilise des techniques qui ont été élaborées au cours de centaines, de milliers d'années. Des générations de femmes et d'hommes ont appris de leurs aînés, et transmis à leurs enfants, des gestes, des règles.

Il y a donc des règles.

Oui mais !


Une expression qui revient souvent sur les forums anglophones, c'est "there is no knitting police". Il n'y a pas de police du tricot. Ni du filage, du tissage, du patchwork ou du scrapbooking. Personne ne va venir chez toi vérifier comment tu travailles ni te mettre en prison si tu n'as pas suivi les règles. Il y a une liberté extraordinaire dans nos chaussettes et nos cache-nez ! Il n'y a ni juge ni religion, personne n'a jamais tué pour protéger la réputation du point mousse. Certes, les gens péremptoires, ça existe toujours, mais j'essaye de ne pas en être.



Et comme je n'aime pas trop les perpendiculaires, mon dernier tissage  ...

AvantAprès

Rassurez vous, c'est juste un échantillon tout pourri pour tester le passage en machine. Et le brossage.
Résultat : oui au brossage, non au lave-linge. J'ai envie de garder les franges au naturel, et l'essorage fait des ravages sur les petits fils libres qui s’emmêlent et deviennent tout pouark.

Première étape au sortir du métier : couper les fils. C'est joli les rayures, mais ça fait plein plein de fils.




Ensuite, au bain, petit essorage dans une serviette de toilette, et pendant que le tissus est encore humide, brossage.


J'ai essayé avec la brosse pour chien, mais j'ai eu trop peur de tout arracher, j'ai donc brossé, fermement, avec la brosse à ongles, dans un sens puis dans l'autre (toujours dans le sens de la trame, de haut en bas puis de bas en haut). Le petit tas brun ce sont les fibres qui sont restées sur la brosse. J'aurais peut être pu insister plus, mais déjà la surface est différente, beaucoup plus douce. A droite le coté brossé, à gauche pas brossé.


Ma nouvelle écharpe sèche gentiment 






Elle mesure 2,20m avec les franges, les bordures sont encore pas top top, et elle est large de 33cm à une extrémité et 30cm à l'autre. Je pense que c'est en partie à cause de mes problèmes de tension de la trame, mais aussi parce que j'ai plus tassé au fur et à mesure que j'avançais dans le tissage.



Sinon, j'ai filé de la soie Tussah. Autant j'adore cette matière dans des mélanges, ou seule dans des fils du commerce, autant je n'ai pas du tout aimé la filer. Déjà, je n'aimais pas la couleur que j'avais teinte, et l'expérience du filage a été un combat constant entre la fibre et moi. J'ai gagné, mais de justesse.

Je vais retordre ce fil de soie avec du Polwarth de chez Dragonfly Fibers acquis au salon de Pau chez Laine Select. J'ai même fait un échantillon pour voir ce que ça donne ! Je veux associer le fil brillant de soie avec un fil plus fluffy, plus ... laineux.
Les mélanges HTC m'ont rendu un peu paresseuse, j'ai ronchonchonné quand il a fallu que je prépare la fibre avant de la filer. Oh si peu, mais c'est du teint à la main, donc je détend le ruban sur la largeur, je le sépare en deux, et je pré-draft à peine, je tire jusqu'à voir bouger les fibres, pas plus. Je n'aime pas filer une fibre pré-atténuée, j'ai l'impression d'avoir moins de contrôle. C'est la première fois que j'essaye du Polwarth, mouton australien issu d'un croisement de Mérinos et de Lincoln, c'est tout doux, c'est tout frisé, c'est un plaisir à filer.





Et vous savez quoi ? J'ai même le temps de tricoter. Un peu. Mon projet mystère n'avance pas vite. Et mon Fox Paw pas du tout. Honte à moi !






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