vendredi 13 mars 2015

Ha la bonne blague !

Il y a quelque temps, j'ai vu un reportage au journal télévisé (de l'ORTF, non, quand même pas. Bien que des fois je me demande) sur un salon des arts créatifs. Ça devait être l'Aiguille en Fête, mais je ne suis pas sûre. Dans la grande tradition du journalisme d'investigation, il était agrémenté d'un micro-trottoir, pour ne pas dire un micro-allée, vu les circonstances. Une de ces séquences qui apportent tant à l'analyse d'un sujet, en nous exposant les opinions de quidams. Des petites phrases, coupées de tout contexte, de toute réflexion, mais qui ont l'inestimable valeur d'être prononcées par des vrais gens. Bref, un truc qui m’énerve, déjà, à la base. Mais dans ce chœur de banalités, il y en a une qui m'a bien fait rigoler : elle disait en substance que fabriquer des choses soi même plutôt que de les acheter toutes faites, ça coûtait moins cher. Ha !

Evidemment, quelle que soit l'activité qu'on a choisi, on peut toujours, si on est un peu débrouillard, commencer à peu de frais. De la récup' (les vieilles aiguilles à tricoter de mamie), du bricolage (comme le fuseau que je vous ai montré il y a quelques jours), un peu d'imagination, et on peut se lancer dans le tricot, le tissage, mais aussi le scrap-booking, le patchwork, ...


Je dis bien se lancer, parce qu'une fois qu'on est accro, les ennuis commencent.
Parce qu'il y a toujours quelque chose de plus. Quelque chose de mieux. Déjà il est difficile de se passer de la matière première. Laine, tissus, papiers, cotons à broder, boutons, dentelles, peintures, ... hop premier passage à la caisse. Et puis il y a le matériel, un fuseau c'est bien mais un rouet c'est plus efficient. Les aiguilles circulaires c'est (à mon humble avis) bien plus ergonomique que les aiguilles droites. Et un vrai métier à tisser ce serait sûrement mieux qu'un bout de carton.

Bref, tout ça pour dire que non, les arts créatifs en général ne sont pas bons pour le porte monnaie. Ils sont bons pour le moral, l'équilibre psychique et affectif, mais pas économique. Et, n'ayant pas encore gagné au loto (ce soir, qui sait ?), je suis extrêmement reconnaissante de la générosité de ma famille qui m'offre, à Noël, pour mon anniversaire, de quoi entretenir mes obsessions fibresques.

Tout ce bla-bla n'est que le préambule à une petite présentation de ma famille de bidules essentiels. Aujourd'hui :

Jean-Hubert le rouet.

C'est un modèle Kiwi 2 fabriqué par Ashford, et acquis par le Père Noël chez Tricotin.

Étant loin de tout dans ma campagne verte et luxuriante, je n'ai pas eu l'occasion de le comparer à d'autres modèles, mais je l'aime beaucoup. Il est facile à prendre en main quand on débute, et pas très encombrant.
On peut le rendre plus polyvalent grâce à des accessoires faciles à installer.  Sur la photo, il est équipé de l'épinglier super méga géant, (Kiwi super flyer) qui est livré avec 3 bobines géantes (hyper pratiques) et un lazy kate (cantre en français. Outil très utile, qui peut se bricoler avec une boite à chaussures, mais c'est bien aussi d'en avoir plusieurs. Ça sert à entreposer les bobines pour retordre ensemble plusieurs fils célibataires)







Pour des raisons économiques, le rouet a été acheté en bois non fini (le Père Noël est généreux mais il n'a pas les poches extensibles non plus). Et j'étais tellement pressée de l'utiliser que je l'ai laissé tel quel. Mais quand les beaux jours reviendront, je vais essayer de le vernir, ou de le lazurer. La roue est faite avec une sorte de composite un peu rugueux, qui accroche la poussière. Et on voit bien les traces de mes pieds sur les pédales de quand j'ai filé pieds nus l'été dernier. Il va donc falloir que je le customise.





L'adaptateur dentelle permet de filer plus fin en proposant des ratios plus élevés. C'est juste une poulie plus petite et une courroie un peu plus courte. Ça fait un petit colis pas lourd, ça compte quand ça vient de Nouvelle Zélande.
Les ratios, c'est le nombre de tours que va effectuer l'épinglier pour un tour de la roue. Pour le kit dentelle, par exemple, les ratios sont 11:1 et 14:1. Cela signifie que pour chaque tour de roue l'épinglier tourne respectivement 11 ou 14 fois. Les ratios sont importants pour 2 raisons :

  • personnellement je veux filer, pas m’entraîner pour le Tour de France. Donc je n'ai pas envie de pédaler comme une folle pour introduire plus de torsion dans ma fibre
  • et la quantité de torsion qui entre dans la fibre va influencer l'épaisseur du fil. Plus on veut un fil fin plus il faut un degré de torsion important. 


L'épinglier "normal" a une tension irlandaise, la courroie entraîne une poulie qui fait tourner l'épinglier, et la bobine est retenue par un frein. En réglant le frein, on joue sur la force avec laquelle le fil est entraîné vers la bobine. Plus le rouet tire fort sur le fil, moins il y aura de torsion dans les fibres. Et quand ça tire top fort le fil se casse et ça arrive souvent, quand on débute. Avec de l'entrainement on arrive à sentir quand les fibres vont s'échapper et qu'il faut régler la tension.
 L'épinglier super méga géant a un système de tension écossaise, la courroie fait tourner la bobine,  et il y a une bande de cuir qui retient l'épinglier au niveau de l'orifice. Pour l'instant, je ne maîtrise pas toutes les subtilités de la tension écossaise ...

J'aime beaucoup Jean-Hubert (nommé ainsi en l'honneur d'une grenouille baptisée par mon neveu. Faut pas chercher à comprendre). Il me permet de filer des fils dentelle, des gros fils dodus ou texturés, j'ai l'impression qu'il ne me limite pas dans l'acquisition de nouvelles compétences. Je le recommanderais sans hésitation à un(e) débutant(e).

La prochaine fois, je vous présenterai Choupette, Paulette, Niddy Noddy, et leurs amis.


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