lundi 4 avril 2016

Sortir des sentiers battus

Ce que j'aime particulièrement dans ce joli monde de la fibre, c'est que j'apprends tous les jours quelque chose. Si c'est ce que l'on souhaite, on peut rester dans sa zone de confort, je pense qu'on ne peut pas aimer le tricot sans aimer la répétition, la routine, ça a parfois quelque chose de très apaisant, de très relaxant, de faire et refaire quelque chose qu'on sait faire.

Mais ça fait du bien de sortir de sa routine, de se lancer des défis, d'explorer de nouvelles matières, de nouvelles techniques. Et j'ai pas mal exploré ces derniers temps.

Nouvelles techniques de filage (enfin pas tout à fait nouvelles, disons que j'ai approfondi une technique que je ne maîtrise pas trop): les fils câblés




On réalise ces fils en retordant ensemble 2 fils célibataires, avec trop de torsion, puis en retordant ce fil trop retordu soit sur lui-même soit sur un copain pareil, dans l'autre sens. C'est pas forcément hyper clair, un article en anglais du dernier knitty explique bien la chose.

Avec ces fils et quelques autres, j'ai fait un tissage free-style




J'ai ajouté des bouts de ruban, des petits restes de filés main, de la fibre non filée, et j'ai testé la technique du clasped weft, qui est bien montrée sur cette vidéo (en anglais, mais c'est une vidéo, donc les images parlent d'elles-même)

Je vous avais rapidement parlé de Sock Madness le mois dernier (déjà ?). Késako ? Il s'agit d'un événement annuel autour du tricot de chaussettes. Cette année, plus de 800 tricoteuses du monde entier ont relevé le défi. Il y a eu d'abord un premier tour de qualification, il fallait tricoter en moins de 2 semaines cette paire de chaussettes

modèle: SlipStripeSpiral par Mylène Pijper (les modèles de Sock Madness sont réservés uniquement aux participantes pendant la durée de la compétition, mais ils sont ensuite accessibles pour tous)

Ensuite, les organisatrices ont réparti les 764 tricoteuses qualifiées en 16 équipes. Pour chacun des tours suivants, un nombre décroissant de places sont disponibles pour le tour suivant. Dans mon équipe, nous étions 48, et seules les 40 premières auront accès au tour suivant. Au prochain tour, il ne restera que 30 places, puis 20, 10, et enfin il ne restera qu'une seule tricoteuse par équipe et la competition se jouera entre les 16 finalistes (je ne pense pas arriver jusque là, il y a des Speedy Gonzales de la chaussette qui peuvent tricoter une paire en moins de 2 jours). Si vous êtes curieux, il y a un super tableau qui récapitule tout ça. Le nom de mon équipe est Kweechah Knotweed, Kweechah veut dire 10 dans un dialecte amérindien (c'est la dixième édition de Sock Madness) et Knotweed, c'est une plante (je n'y connais pas grand chose en plantes, google me dit que c'est la renouée).

Bref, pour le second tour, nous avons tricoté un joli modèle inspiré par les roses et leurs épines, avec un montage de maille provisoire un peu délicat, avec des perles, et un ourlet en dents de chat. Puis un joli et discret motif de dentelle. Rose & Thorn Socks de Ronny Smith sur Ravelry




Je suis qualifiée pour le 3ème tour (yay), j'attends avec impatience de découvrir le prochain modèle.

Et puis parce que sortir des sentiers battus, ça peut aussi être simplement associer des techniques classiques mais qu'on n'a pas l'habitude d'utiliser ensemble. Par exemple, du point mousse, des rangs raccourcis et de la dentelle.




J'ai vraiment adoré ce modèle, Waiting For Rain par Sylvia Bo Bilvia, et je ne suis pas la seule, il a beaucoup de succès sur Ravelry depuis sa sortie.

Pour le réaliser, il faut 2 écheveaux de laine fingering, or mon stock de laine est constitué de nombreux écheveaux esseulés, parce que j'achète de la laine sans projet défini en tête. J'ai donc utilisé 2 laines différentes, un faux-uni et une laine plus bariolée dont les couleurs sont très complémentaires. J'ai alterné les 2 laines en faisant des rayures de 2 rangs, et j'ai suivi exactement le patron, ce qui fait que 2 des panneaux de dentelle sont unis et les 2 autres bariolés.


La créatrice propose deux façon de rabattre les mailles, et si j'aimais beaucoup l'aspect de la bordure en dentelle, elle était réalisée perpendiculairement à l'ouvrage, ce que je n'aime pas trop. J'ai donc improvisé un rabattage de mailles au crochet: avec le crochet, j'ai tricoté 2 mailles ensemble, puis fait 3 mailles en l'air, avant de rabattre les 2 mailles suivantes. Une fois toutes les mailles rabattues, j'ai fait dans chaque boucle: 2 mailles serrées, 3 mailles en l'air, 1 maille serrée. J'aime beaucoup le résultat.


Le châle est grand, pour le bloquer, je n'avais pas assez de place dans ma salle de bain, et le jour où je l'ai fini il ne pleuvait pas, donc j'ai décidé de le faire sécher dehors. Je ne voulais pas trop agrandir les trou-trous de la bordure, qui sont réalisés en faisant un jeté au rang envers, et (1 maille endroit 1 jeté 1 maille endroit) dans le jeté du rang précédent. Donc j'ai pris mon aiguille à laine, un fil bien solide, et j'ai passé le fil dans les 3 mailles qui partent du trou-trou. Je pense que c'est plus clair en image:



C'est un peu long à faire, mais ça permet de répartir le poids du châle sans déformer la bordure. Ensuite, un petit bain à l'eau tiède, et les 2 bouts du fil accrochés au séchoir à linge (avec des pinces à linge pour maintenir les extrémités du châle)



Bientôt je vous ferai un article complet sur le blocage des châles en dentelle.

Et vous, qu'avez vous fait pour sortir des sentiers battus ces derniers temps ?




2 commentaires:

  1. Bonjour Mélanie, ton châle est magnifique !!! Bon courage pour le concours "chaussette" ;-)
    Véronique

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