mercredi 28 octobre 2015

Faire le deuil

Attention, ce n'est pas parce que l'automne s'installe que je sors (enfin) de ma tanière pour vous faire un article de blog triste.

Oui, l'automne est là, il fait froid, des fois, il pleut, un peu, et puis 5mn après le soleil arrive, il faut enlever son pull parce qu'on a trop chaud, on passe son temps à chercher son châle qu'on a enlevé à cause du trop chaud précédemment mentionné parce que d'un seul coup un petit vent sibérien vient nous chatouiller dans le cou.

Oui, j'ai un tout petit peu négligé ce blog, mais pas mes fils, laines, métiers et autres aiguilles.

Et oui, je vais vous parler de faire le deuil, mais c'est pas forcément triste. Enfin si, un peu, mais pas que.

Il y a quelque jours, je suis tombée par le hasard des chemins du nInternet mondial et globalisé, sur cet article. Je ne connais pas l'auteur, et je n'ai pas particulièrement cherché à savoir qui il est, d'où il parle, mais j'ai été touchée par ce qu'il dit. Et ce qu'il dit, c'est que notre société a une fâcheuse tendance à ne plus laisser au personnes qui souffrent d'une perte (accident, maladie, perte d'un proche, etc ...) le temps de faire le deuil de ce qu'ils ont perdu. Une espèce de culture du "ce qui ne te tue pas te rendra plus fort" qui voudrait toujours qu'il sorte quelque chose de positif de la tragédie, et qui pousse, avec parfois les meilleures intentions du monde, à se projeter éperdument vers l'avenir sans laisser le temps nécessaire pour pleurer ce que l'on perd.

Le coté un peu trivial de cette idée, c'est que je vous annonce le décès du projet annoncé début septembre. C'était une idée, j'ai fait un prototype que je peux vous montrer maintenant, qui ne me plait pas du tout. Enfin, tout n'est pas à jeter, j'essayerai peut-être un jour de reprendre l'idée, ou pas, mais là ça ne va pas.


Ce prototype est en Malabrigo Rios pour le triangle, et en Plucky Traveler Sport pour la bordure. J'aime les couleurs, je trouve qu'elles vont fort bien ensemble. Mais le coin à droite, là, ça ne va pas. Et les jetés de la bordure en bas du triangle sont trop gros et pas beaux. Et surtout, chose qui ne se voit pas sur la photo, il est trop petit, et trop ..., enfin pas assez ..., enfin il ne me plait pas.

Je vais peut être le détricoter, ou l'offrir à quelqu'un à qui il plairait (je sais que mes goûts ne sont pas universels) mais je ne vais pas reprendre la version fingering/dentelle sur un concept qui ne me semble pas porter les fruits que j'espérais.

Donc, j'ai fait le deuil de ce projet particulier. Enfin peut-être. Enfin j'ai commencé.

Plus sérieusement, l'article de blog dont je vous parlais propose la meilleure façon, selon l'auteur, d'accompagner quelqu'un qui souffre. Tout simplement en étant là, en partageant sa peine, en offrant pour seul réconfort présence et affection, et non une tripotée de conseils et de banalités. Et là encore je suis plutôt d'accord.

Sauf que je suis une tricoteuse. Et pour moi, le meilleur moyen de dire "je suis là, avec toi, même quand je suis ailleurs, je pense à toi" c'est de fabriquer et offrir un beau gros câlin laineux.


Je ne suis pas croyante, mais quand je tricote comme ça pour quelqu'un qui est dans la peine, je pense parfois aux chapelets catholiques ou musulmans, au moulins à prières bouddhistes, à tous ces objets associés à des gestes répétitifs, incantatoires. Quand je tricote, chaque petite maille est une petite pensée, un petit souvenir, un rire ou une larme.


Comme je ne suis pas toujours très à l'aise pour exprimer mes émotions, je les transforme en objets, en douceur, en couleurs, et, oserais-je le dire, en beauté.




J'ai réalisé ce châle carré grâce au modèle d'Ambre  que vous pouvez trouver ici : Grue Cendrée

J'ai adapté le modèle, initialement prévu pour être tricoté en fil dentelle, pour une laine plus épaisse : en bleu, Fyberspates Scrumptious 4ply/sport , et en crème Katia Merino Baby
Le détail des modifications que j'ai apportées sont sur ma page de projet sur Ravelry


C'est ma façon à moi d'accompagner l'amie à qui cet ouvrage est destiné et qui vient de perdre son mari.


Promis, la prochaine fois, je vous raconterai des trucs plus rigolos, et je vais essayer de ne pas attendre la Saint Glinglin, mais bon, les deux prochains mois vont être dédiés à la préparation frénétique de Noël, et les gens à qui je fais des cadeaux lisent mon blog (coucou les gens), donc heu voila.

Vous avez commencé vos cadeaux, vous ?


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